Auteur : Thomas Gautier

Les nanomatériaux, et si on voyait le verre à moitié plein ?

Lorsque j’ai commencé ma carrière dans l’analytique, mon objectif était de trouver des moyens de caractérisation permettant de classifier une poudre à l’échelle nanométrique. En effet, bon nombre de réglementations notamment cosmétiques et alimentaires intégraient (et intègrent toujours !) cette notion de Nanomatériaux.

Le verre à moitié vide…

Dans ce contexte, les Nanomatériaux sont plutôt « péjoratifs ». En effet, ils sont soumis à des déclarations dans le but de tracer leurs utilisations (lorsqu’ils sont intentionnels…). Encore aujourd’hui, nous ne connaissons pas clairement leur pouvoir de nocivité. Ainsi ces déclarations prennent tout leur sens dans un cadre de principe de précaution et de pouvoir d’action corrective rapide et efficace.

Cependant, bien que l’objectif soit honorable, il n’est pas toujours bon d’un point de vue marketing d’étiqueter un composant [nano]. C’est donc le côté obscur des nanomatériaux.

Personnellement, je vois toujours les choses du bon côté.  Ainsi, je vois plutôt toutes les applications que peuvent nous apporter les nanotechnologies au quotidien et surtout sur les défis concrets et à forts enjeux comme incontestablement la médecine.

…Le verre à moitié plein : la nanomédecine

En effet, je n’oublie pas que j’ai eu la chance de travailler dans une équipe de recherche, qui travaillait sur l’utilisation de Nanotube de Titane en tant que vectorisation d’agents thérapeutiques [1].

L’utilisation de nanoparticules pour la vectorisation d’agents thérapeutiques peut améliorer considérablement l’efficacité des traitements médicaux. Par exemple, les nanoparticules peuvent être utilisées pour traiter le cancer en délivrant des médicaments directement aux cellules cancéreuses (thérapie ciblée).

Cela réduit ainsi les effets secondaires indésirables des traitements traditionnels, comme la chimiothérapie.

Dans la même veine, les nanoparticules de type USPIO (Ultra-Small Superparamagnetic Iron Oxide) peuvent être utilisées comme agents de contraste en imagerie médicale pour améliorer les rendus d’observation notamment en IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Aussi, elles peuvent aussi avoir cette fonction complémentaire de thérapie ciblée lorsqu’elles sont pré-greffées à un agent thérapeutique.

Pour preuve de ce potentiel, il existe déjà sur le marché des médicaments à base de nanoparticules notamment pour les traitements contre les cancers. Ces médicaments utilisent différents types de nanoparticules : des liposomes, des nanoparticules d’albumine ou encore des nanoparticules d’oxyde métallique. Toutes ces nanoparticules permettent d’améliorer l’efficacité et la sécurité du traitement.

Comment bien caractériser ces « nanomédicaments » ?

Qui dit médecine, dit contrôle qualité robuste !

Dans ce cadre, il est vrai que nous sortons des contrôles de qualités traditionnels que les laboratoires peuvent connaître avec des techniques chromatographiques pour confirmer la pureté, la concentration ou bien la composition de leur médicament…

En rentrant dans cet univers de l’infiniment petit, nous rentrons dans des problématiques pointues, nécessitant par conséquent, l’utilisation, entre autres, de techniques pointues :

En conclusion, je suis enthousiasmé par le potentiel que nous offrent les nanoparticules dans ce domaine. Je suis certain qu’elles permettront de faire avancer la science et résoudre certaines grandes problématiques en lien avec la santé, qui a toujours et qui restera d’un grand intérêt public. Bien sûr, cela passera, également, par la mise en place de méthodes qualifiées, validées et reconnues afin de mieux caractériser et contrôler ces nouvelles technologies.

 [1] The enhancement of radiotherapy efficacy with docetaxel-titanate nanotubes as a new nanohybrid for localized high risk prostate cancer; C. Mirjolet, J. Boudon, A. Loiseau, S. Chevrier, T. Gautier, R. Boidot, J. Paris, N. Millot, G. Crehange – 2014

Thomas GAUTIER
Responsable du département Matériaux
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